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Téléphonie Internet et bande passante

décembre 2001

Dans tous les pays de la sous-région ouest-africaine la bande passante a énormément augmenté sur la dernière année.

Le Sénégal dispose aujourd'hui de 42 Mbps. Le Bénin est passé de 256 Kbps à 2 Mbps à la fin de cette année. La Côte d'Ivoire est à 8 Mbps. Et le câble sous-marin SAT3/WASC est prêt à être utilisé dès la fin du premier trimestre 2002, augmentant encore la bande passante à l'international pour le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Bénin, le Nigéria. A cela il faut encore ajouter des liaisons VSAT plus ou moins déclarées et qui ne sont parfois pas comptabilisées dans la bande passante "officielle".

Il s'agit là d'un élément très positif pour la connectivité de ces pays, même si cette bande n'augmente pas forcément dans la même proportion que le nombre d'usagers.

Un phénomène récent pose néanmoins un bémol sur cette croissance. Il s'agit de l'utilisation de la téléphonie Internet à partir de cybercentres ou à partir des entreprises. Il est désormais très simple, à Lomé comme à Abidjan, de téléphoner à l'étranger à partir d'un cybercentre qui fait transiter la communication par un service spécialisé (de type Net2phone par exemple). Certes, la loi interdit le plus souvent cette pratique, mais les moyens de la faire appliquer sont toujours insuffisants, sans compter que la volonté politique se heurte à l'incertitude économique quant au bien fondé de cette interdiction.

Certains opérateurs (Afripa Télécom par exemple) ont des liaisons dédiées pour la téléphonie mais la plupart des cybercentres ou des petites entreprises qui utilisent des services de voix sur Internet passent par des fournisseurs d'accès classiques. Ceux-ci, même lorsqu'ils ne font pas eux-mêmes de la voix, savent que certains de leurs clients utilisent ces systèmes. Comme la téléphonie internet est grande consommatrice de bande passante, le débit disponible pour le reste de leur clientèle est diminué d'autant. Les plus solides s'adaptent en augmentant leur bande passante et en se préparant à faire eux-mêmes de la téléphonie Internet. On peut voir ici un effet d'entraînement positif qui n'a pour seule limite que la capacité de la bande passante totale vers l'extérieur, qui devra forcément augmenter encore pour ne pas constituer un goulet d'étranglement trop important. Reste qu'aujourd'hui l'augmentation de l'usage de la téléphonie Internet va plus vite que la croissance de la bande passante.

Le cas le plus flagrant de cette part dédiée à la voix sur Internet reste le Sénégal, qui a certes augmenté sa bande passante à 42 Mbps mais dont 36 servent à la Sonatel pour faire transiter des données téléphoniques.

Les chiffres sur les bandes passantes à l'international sont donc à manier avec une grande prudence dès lors que l'on veut s'en servir pour éclairer des usages, et plus particulièrement pour les usages plus spécifiques aux applications internet (mail et web).

Eric Bernard

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Responsable du projet :
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