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Les Technologies de l'information : de la propagande dont il faut mesurer les incidences ?

juin 2002

Le colloque Bogues 2001 qui s'est tenu du 24 au 27 avril 2002 à Montréal a bousculé quelque peu la pensée dominante diffusée en particulier par Castells selon laquelle une Société de l'information est en train de se développer et de remplacer l'ancienne société industrielle.
Selon l'économiste Jacques Prades, (fondateur de la revue Terminal) la société de l'information est un paradigme suspect. Le paradoxe de Solow se vérifie ; il y a des ordinateurs partout sauf dans les statistiques sur la productivité. La généralisation dans les processus de la production des technologies de la communication correspond dans les années 1990-2000 à une chute de la productivité qui passe 3,2 à 2,5 contre 6 à 8 au cours des années précédentes Le paradigme selon lequel l'information tendrait à se substituer à la matière (cf Bell et Petrela) ne se vérifie pas, il n'y a pas de phénomène de substitution mais complémentarité et il est faux de dire que la compétitivité se substitue à la productivité. Il faut lire autrement, plutôt que de voir des substitutions de secteurs, les services à la place de l'industrie, on observe un processus de rationalisation ; l'industrialisation pénètre le secteur des services. En terme de performance l'essentiel est la force de l'industrie. 60% des nouveaux emplois sont des services dédiés à l'industrie ; les emplois tertiaires du secteur industriel représentent 34% du total des emplois. L'industrie représente un emploi sur deux, la même proportion qu'en 1970, 41% de la valeur ajoutée et les 2/3 de l'effort de recherche.

Nicolas Garcham a confirmé cette analyse. Le problème de la productivité n'est pas résolu, elle baisse depuis cinq ans. La notion de nouvelle économie qui selon Castells substituerait le contrat à la hiérarchie, pose problème car le contrat est coûteux et inefficace. L'approche de Shumpeter pour qui le capitalisme avancerait par bonds successifs par les innovations, les entrepreneurs en étant les moteurs, n'est pas vérifiée dans le cas des TIC. Cette approche oublie que quand l'innovation est d'un seul côté comment peut on la faire fonctionner ? Trop d'innovation technologique crée un gaspillage du capital dans des réseaux de communication sous utilisés. On n'utiliserait que 2% des capacités des réseaux de télécommunication , idem pour l'électricité et pour les chemins de fer. On a tendance à oublier qu'il faut que quelqu'un paie en bout de chaîne. On a mis en avant le modèle américain mais l'économie européenne a mieux réussi surtout sur la productivité de la main d 'œuvre ; aux Etats Unis la productivité est faible et pour la première fois les heures de travail sont à la hausse surtout dans les secteurs des NTIC. Et l'idée que les travailleurs de la connaissance sont un groupe clé pose le problème du concept. Qui sont-ils ? Tout le monde, donc le concept n'est pas utile. Là où il y a le plus de progression c'est dans le domaine des soins de santé et chez les camionneurs, une économie plutôt de travailleurs bon marché. Une autre idée très répandue qui s'avère critiquable, selon Nicolas Garcham est celle de la mondialisation ; une société mondiale plus inter reliée s'applique surtout au secteur financier, ailleurs c'est moins marqué car les échanges sont surtout localisés, le commerce mondial actuel serait à peine au niveau de 1914. Les TIC en fait n'auraient pas provoqué de grands déplacements ni de grands changements. C'est, dit-il " de la propagande dont il faut mesurer les incidences ".

Source : notes personnelles.
Pour plus d'informations : voir le site du colloque de Montréal

Annie Chéneau-Loquay

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Directrice de recherche CNRS
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