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Microsoft et le piratage en Afrique

novembre 2001

Le bulletin de Franconnex nous apprend que lors de la présentation à la presse de la dernière suite logicielle Office XP au Sénégal le 11 octobre dernier, le représentant de Microsoft a indiqué que son entreprise allait s'intéresser de plus près à la question du piratage de ses logiciels en passant d'une phase de sensibilisation à une "phase plus coercitive". Cela se ferait d'abord par la constitution d'un pool d'avocats d'affaires travaillant à la protection de ces intérêts. Y aura-t-il constitution d'une milice juridiciaire du type de la Business Software Association, dont Microsoft (comme de nombreuses autres entreprises du secteur) fait partie ? On peut alors supposer que la légalité n'étant pas le fort de cet organisme, le besoin d'avocat de défense des consommateurs se fera alors urgent, à moins d'accepter des dérives autrement plus graves que les quelques dollars que perd la firme de Richmond.

On peut surtout se poser quelques questions.

Que représente le piratage en Afrique ? Selon le représentant de Microsoft lui-même, alors que le piratage représente environ 1/3 des logiciels en moyenne dans le monde, 90% des ressources logicielles africaines seraient piratées. Soit. Encore serait-il intéressant de se demander pourquoi et comment. Mais que représente actuellement ces, disons, 60% d'écart à la moyenne ? Franconnex (reprenant le discours du représentant de Microsoft) écrit : "On devine le préjudice pour une société qui dit consacrer 5 milliards de dollars à la recherche-développement (3750 milliards de FCFA) et qui affirme perdre globalement l'équivalent de 9000 milliards de FCFA à cause des copies illégales." Et bien non, justement, on ne devine pas. Un manque à gagner de 9000 milliards de FCFA à cause de l'Afrique seule ? Que représente l'Afrique dans ce total ? De plus le calcul du manque à gagner réel sur un piratage est très flou et ne correspond pas aux schémas classiques. Le moins que l'on puisse dire est que ces chiffres ne nous indique rien de bien utile ou pertinent, sinon qu'ils servent une propagande commerciale et politique (le "préjudice" subi de Microsoft n'est qu'un exemple de terme fortement connoté).

A qui est destiné cette propagande ? Microsoft sait très bien qu'il n'a bâtit son empire que grâce au piratage (se diffusant ainsi beaucoup plus rapidement que ses concurrents et devenant de ce fait incontournable), et que les piratages à l'université et à la maison sont sa plus sûre source de perénnité, d'autant que ni les étudiants, ni les particuliers n'accéderaient à l'informatique (ou tout au moins à cette informatique là) sans cela (et il n'y a là nulle particularité africaine). Il s'agit donc des grands comptes et des entreprises publiques qui sont visées.

Nul doute que Microsoft a les moyens de sa politique "coercitive". Reste à en voir la pertinence et l'impact, non seulement sur les boucs émissaires qui serviront d'exemples mais surtout sur le développement de l'informatique en Afrique de l'Ouest.

Peut-être une chance pour une alternative ?

Eric Bernard

Source : Franconnex : http://franconnex.com/voirinfo.cfm?Num=231

Autres informations :
Business Software Alliance : http://www.bsa.org

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